Photo : Shawn Dearn (@shawndearn)
Par Émilie Santos, Clara Langlois, Vola Tiana Razafimahefa, Simon Nadeau et Alexandre Barris, étudiant.e.s en Maîtrise Management et Développement durable à HEC Montréal.
5 millions de tonnes, c’est la quantité de sels de voirie épandue sur les routes, les voies piétonnières et les espaces de stationnement chaque année au Canada, dont 1.5 million de tonnes seulement pour le Québec (MELCC, 2021). La principale raison de cet épandage est d’assurer la protection des citoyens, des automobilistes et des cyclistes (Ville de Montréal, 2020). La ville de Montréal s’est donc dotée d’un plan de déneigement et de nombreuses infrastructures, dont des sites de dépôts à neige et des chutes à neige un peu partout dans la ville, ainsi qu’un service de déneigement. Cependant, la généralisation de l’usage des sels de voirie à la poursuite d’un but sécuritaire n’est pas sans conséquence pour l’environnement. Les eaux de ruissellement et la fonte de la neige au printemps entraînent le relargage du chlorure de sodium dans les cours d’eau, notamment lorsque le réseau d’égout n’aboutit pas à un traitement de l’eau, ce qui est le cas pour le réseau combiné et séparatif. Ainsi, les sels de voirie affectent, à des degrés divers, les nappes aquifères, le sol, la flore, la faune aquatique et terrestre et, bien sûr, les infrastructures (Ville de Montréal, 2015). C’est dans l’optique de réduction des impacts environnementaux et infrastructurel que l’alliance ruelles bleues-vertes cherche à mettre en place des alternatives écologiques à ces méthodes de déneigement. Ainsi, cette recherche s’est articulée autour de la question suivante : quelles sont les alternatives écologiques au déneigement et comment ces alternatives peuvent être intégrées dans le projet Ruelle Bleues-Vertes ? Parmi les méthodes analysées, deux ont été retenues pour recommandation, soit le sel organique d’acétate complémenté par les copeaux de bois imbibés de chlorure de magnésium présentés ci-bas.
Sans surprises, ces effets néfastes ont entraîné une classification des sels de voirie comme substance toxique en vertu de la loi canadienne sur la protection de l’environnement de 1999 (Environnement Canada et Santé Canada, 2001). Pourtant, cette catégorisation n’a pas pour autant entraîné un bannissement de leur usage. De surcroît, la législation québécoise pour la protection de l’environnement ne considère pas ces substances comme nocives (Giguère, 2016). Néanmoins, un code pratique pour la gestion des sels de voirie a été publié en 2013 par le gouvernement canadien. Ce code vise à donner des recommandations pour limiter l’impact des sels de voirie sur l’environnement (Gouvernement du Canada, 2013). Cela a permis notamment d’observer de meilleures pratiques lors des évaluations quinquennales sur l’épandage du chlorure de sodium en période hivernale (Gouvernement du Canada, 2009).
À plus petite échelle, dans le but d’offrir une saine qualité de vie pour la collectivité montréalaise, la ville s’est dotée nouvellement du plan climat 2020-2030.] L’un des cinq chantiers de ce plan concerne notamment la mobilité, l’urbanisme et l’aménagement, afin de favoriser entre autres le verdissement, le maintien et le développement la biodiversité et assurer la pérennité des ressources, dont l’eau (Ville de Montréal, 2020a). Pour cela, la ville mise entre autres sur la collaboration des citoyens, des OBNL, des entreprises, des institutions, des organisations publics et de l’administration municipale pour atteindre leurs objectifs qu’ils se sont fixés (Ville de Montréal, 2020b). C’est dans cette optique qu’est né un partenariat entre la ville de Montréal, l’Alliance ruelles bleues-vertes et les différents acteurs locaux (Ruelles bleues-vertes, 2020). Ainsi deux projets pilotes pour détourner les eaux pluviales des égouts municipaux vers les cours arrière des bâtiments, puis vers les ruelles bleues-vertes ont vu le jour. Ces efforts sont motivés par la volonté de rétablir un cycle naturel de l’eau fortement menacé par les changements climatiques et la perte de végétation urbaine (Ruelles bleues-vertes, 2021). De surcroît, la mise en place d’alternatives de déneigement écologique s’avère impérative pour éviter d’altérer d’autant plus la qualité de l’eau et les écosystèmes aquatiques et terrestres déjà dégradés.
L’objectif premier de cette recherche était d’effectuer une recension des méthodes de déneigements les moins dommageables pour l’environnement, une revue littéraire des meilleures alternatives déjà répertoriées à l’échelle nationale et internationale a donc été réalisée. Un peu plus d’une quinzaine de méthodes de déneigement ont été recensées. Afin d’émettre des recommandations sur les méthodes envisageables, les alternatives ont ensuite été comparées qualitativement entre elles sur la base de facteurs : économiques, environnementaux et sociaux (cf. tableau 1). De plus, les alternatives ont été subdivisées en trois catégories et comprennent les techniques suivantes :
Tableau 1 : synthèse comparative des caractéristiques des méthodes de déneigement
Les conditions hivernales montréalaises étant particulières, des températures pouvant atteindre -30°C sur une durée moyenne de 50 jours par année et des chutes de neige parfois importantes (Ville de Montréal, s. d.), elles devaient être prises en compte dans les méthodes sujettes à recommandations. Ainsi, deux méthodes alternatives et complémentaires l’une à l’autre ont été considérées pour recommandation.
Dans un premier temps, nous recommandons l’application du sel organique d’acétate en prévention d’une chute de neige ou d’un abaissement des températures afin d’empêcher neige et glace d’adhérer aux sols. Effectivement, la première alternative permet d’abaisser la température de la congélation de l’eau et est efficace jusqu’à -26 degrés (Giguère, 2016). Le sel organique d’acétate de potassium a des impacts positifs dans les trois aspects du développement durable. Sur le plan économique, cette alternative entraîne une diminution des coûts d’entretien, mais l'approvisionnement reste plus coûteux que celui des sels de voirie. Sur le plan environnemental, cette alternative n’engendre aucune utilisation de substances nocives comme le sodium ou le chlorure. De plus, cette alternative permet une réduction de la quantité de sel utilisé, elle est biodégradable et diminue à la fois les GES et la corrosion (Giguère, 2016). Enfin sur le plan social, cette solution augmente la sécurité routière.
En complémentarité, nous proposons les copeaux de bois imbibés de chlorure de magnésium. Cette technique est efficace sur une durée pouvant atteindre jusqu’à 6 jours à de basses températures pouvant aller jusqu’à -30°C (Caillou, 2018). En s’incrustant dans la neige ce qui rend les surfaces plus adhérentes et praticables. Au niveau économique, cette technique s’avère être très intéressante sur le long terme. En plus de recouvrir quatre fois plus de surface que le sel pour une même quantité, les économies liées à la récupération des matières résiduelles, la diminution des coûts d’entretiens des infrastructures et son efficacité sur la neige tassée lui permettent de rentabiliser les coûts d’approvisionnement plus coûteux que ceux des sels de voirie (Caillou, 2018). D’un point de vue environnemental, les copeaux de bois en plus d’êtres 100% biodégradable, ils ont pour avantage de ne pas être corrosifs, d’avoir un pH neutre et de ne pas atteindre la nappe phréatique. Même s’ils peuvent potentiellement s’accumuler le long des routes, une fois l’hiver passé, ils se décomposent rapidement dans les sols pouvant également servir de compost pour nourrir les plantes avoisinantes. Pour finir, d’un point de vue social, ce procédé ne représente aucun danger pour les pattes des animaux et les copeaux récupérés peuvent être réutilisés pour chauffer les logements. Ayant déjà fait ses preuves, cette méthode devrait aisément conquérir la grande majorité des habitants même si certains peuvent encore se montrer réticents quant à son efficacité à rendre les surfaces suffisamment adhérentes. De plus, il est important de noter que les copeaux de bois sont une ressource disponible en grandes quantités au Québec.
Bibliographie :
Annabelle Caillou (2018, 8 janvier). Déglacer les routes de façon plus responsable, Le devoir. Récupéré de : https://www.ledevoir.com/societe/transports-urbanisme/517025/sur-la-route-deglacer-les-routs-de-facon-plus-responsable
Environnement Canada et Santé Canada (2001). Liste des substances d’intérêt prioritaire Rapport d’évaluation –Sels de voirie. Repéré sur le site Environnement et Changement climatique Canada, section Programme d’évaluation des substances d’intérêt prioritaire (PESIP), Deuxième liste de substances d’intérêt prioritaire (LSIP2), Sels de voirie :
http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/pubs/contaminants/psl2-lsp2/road_salt_sels_voirie/index-fra.php
Giguère, S.-A. (2016). Alternatives aux méthodes de déglaçage utilisées au Québec et au Canada, [mémoire de maîtrise], Sherbrooke, Université de Sherbrooke. Récupéré de https://savoirs.usherbrooke.ca/bitstream/handle/11143/9605/Giguere_Sylvie_Anne_MEnv_2016.pdf?sequence=4&isAllowed=y
Gouvernement du Canada, E. et C. climatique. (2009, décembre 23). Liste des substances toxiques : Sels de voirie [Description de programme;page de navigation]. aem. https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/gestion-substances-toxiques/liste-loi-canadienne-protection-environnement/sels-voirie.html
Gouvernement du Canada. (2013, juillet 23). Voie 2 - Gestion intégrale [Description de programme;page de navigation]. Récupéré le 4 avril 2021 de: https://www.ec.gc.ca/toxiques-toxics/Default.asp?lang=Fr&n=5F705766-1
MELCC (2021). Eau: Neiges usées. Gouvernement du Québec. Récupéré le 14 février 2021 de https://www.environnement.gouv.qc.ca/matieres/neiges_usees/
Ruelles bleues-vertes (2020). Rapport d’avant-projet: Ruelle bleue-verte de Pointe-Saint-Charles. Émission 4. Récupéré le 13 février 2021 de https://www.ruellesbleuesvertes.com/app/download/14575796529/Rapport+d%27avant-projet_2020.pdf?t=1607460226 oi
Ruelles bleues-vertes (2021b). L’Alliance Ruelles bleues-vertes: Le Projet. Récupéré le 11 février 2021 de https://www.ruellesbleuesvertes.com/accueil/le-projet/
Ville de Montréal (2015). Politique de déneigement, Ville de Montréal. Récupéré le 27 janvier 2021 de http://www1.ville.montreal.qc.ca/banque311/webfm_send/4202
Ville de Montréal. (2020a). Plan Climat 2020-2030. Récupéré le 4 juin 2021 de https://res.cloudinary.com/villemontreal/image/upload/v1607536657/portail/ktpxrxvj5qxggayecchd.pdf
Ville de Montréal. (2020b). Programme d’aménagement de ruelles vertes. Récupéré le 20 mars 2021 de https://montreal.ca/programmes/programme-damenagement-de-ruelles-vertes
Ville de Montréal (s. d.). Montréal en statistiques: Principales données climatiques. Récupéré le 14 février 2021 de http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=6897,67875636&_dad=portal&_schema=PORTAL
Le 28 avril 2021 - Par Alice Bonneau, candidate à la maîtrise en études urbaines – Institut national de la recherche scientifique, Centre Urbanisation Culture Société
Dans la dernière décennie, l’engouement pour les ruelles vertes a été particulièrement important à Montréal. Alors que ces projets de verdissement initiés par des citoyen·ne·s se multiplient, on y a récemment vu s’ajouter une dimension « bleue », c’est-à-dire la gestion des eaux pluviales. Le milieu de la recherche s’intéresse d’ailleurs de plus en plus à ces initiatives, qui sont étudiées notamment comme espace de socialisation supportant l’implication et l’engagement des citoyen·ne·s. Les vertus citoyennes des projets de ruelles vertes ou bleues-vertes peuvent sembler idylliques. Elles sont néanmoins susceptibles de camoufler des défis de taille, ces projets nécessitant une mobilisation importante et à long terme des citoyen·ne·s qui s’y engagent. Pour comprendre cette dynamique d’engagement, nous nous intéressons aux démarches d’implantation de ruelles vertes et bleues-vertes et à leurs enjeux en matière de mobilisation citoyenne.
Les ruelles vertes et bleues-vertes dans une perspective d’engagement citoyen
Depuis cinq ans, les ruelles vertes sont un objet de recherche de plus en plus courant. Dans les écrits qui l’abordent, l’engagement et l’implication citoyens sont des thèmes récurrents, bien que parfois sous-entendus. Reeves-Latour (2017) présente par exemple la ruelle verte comme un espace de verdissement collectif favorisant le rapprochement des individus et permettant le développement d’un sentiment d’appropriation et d’appartenance; Bah, Montpetit et Octeau (2018) la décrivent comme un bien commun à s’approprier et un espace d’éducation à l’inclusion sociale; et Audet, Segers et Manon (2019) l’utilisent comme exemple d’espace de mobilisation et d’expérimentation de la transition écologique.
Les démarches d’implantation de ruelles vertes émergent directement de la mobilisation citoyenne : les riverain·e·s doivent former un comité responsable de soumettre une demande de projet à leur arrondissement, qui définit sa propre démarche d’implantation locale. Le Regroupement des éco-quartier (REQ) distingue trois approches d’implantation dépendant, d’une part, du partage de responsabilités entre l’arrondissement et les autres parties prenantes et, d’autre part, des budgets alloués aux programmes de ruelles vertes. Les trois approches identifiées sont (1) la gestion par l’éco-quartier; (2) la gestion par l’arrondissement; et (3) la gestion multipartite[1]. Cette dernière approche va de pair avec des projets de plus grande envergure qui s’inscrivent dans une logique de transformation des ruelles en « infrastructures vertes », nécessitant l’intervention d’une ou de plusieurs firmes spécialisées pour réaliser la plupart des étapes. Ce faisant, les citoyen·ne·s ne sont pas impliqué·e·s de façon aussi soutenue et continue que dans les deux premières approches, ce qui peut poser un enjeu en termes d’implication et de sentiment d’appartenance par rapport au projet[2]. C’est dans cette approche de gestion multipartite que s’inscrivent les projets de ruelles bleues-vertes.
Malgré l’encadrement de l’arrondissement ou des éco-quartiers, le processus d’implantation d’une ruelle verte demande des compétences. En plus d’être persévérant·e·s pour maintenir la mobilisation, les citoyen·ne·s doivent notamment être en mesure de s’organiser et de comprendre certains mécanismes en matière d’aménagement. Le comité formé par les citoyen·ne·s – qui doit idéalement être composé d’une majorité de propriétaires riverain·e·s – s’implique de façon soutenue en collaborant de plus près avec les responsables de l’éco-quartier ou de l’arrondissement pour représenter les autres riverain·e·s lors des différentes étapes du projet. C’est également ce comité qui est responsable de continuer à faire vivre la ruelle, une fois le projet d’implantation réalisé, à travers l’organisation de différentes activités entre voisin·e·s[3].
La demande de projet préparée par le comité doit comprendre les informations demandées par l’arrondissement, afin que ce dernier puisse en évaluer la faisabilité. Certains arrondissements basent par exemple leur évaluation sur des critères relatifs à la qualité de la demande et au potentiel de verdissement de la ruelle, tandis que d’autres choisissent de financer et de réaliser chaque projet pour lequel une demande conforme et complète a été reçue. Bien que ces critères varient, chaque demande de projet doit contenir certaines informations essentielles qui sont colligées avec l’aide de l’arrondissement ou de l’éco-quartier : un portrait initial de la ruelle, un sondage d’intérêt, un plan préliminaire d’aménagement ainsi qu’un plan de dépenses[4]. Certains arrondissements exigent par ailleurs l’obtention d’autorisations de la part des propriétaires riverain·e·s pour chaque aménagement, afin de favoriser l’adhésion et la pérennité de la mobilisation. Une prise en charge formelle des tâches relatives à l’entretien de certains aménagements par les citoyen·ne·s est également encouragée, voire exigée dans certains arrondissements[5].
Une fois la demande envoyée, l’arrondissement doit autoriser les aménagements prévus. Ce processus peut nécessiter des approbations de la part des différents services de l’arrondissement, et des modifications au plan d’aménagement peuvent être demandées. Une fois les permis et autorisations nécessaires obtenus, les travaux d’aménagement peuvent débuter. Le comité citoyen doit quant à lui aviser les riverain·e·s des travaux imminents et de leur échéancier. Les travaux lourds sont suivis des travaux horticoles, supervisés par l’arrondissement ou l’éco-quartier, et auxquels les citoyen·ne·s sont encouragé·e·s à participer[6].
Les ruelles bleues-vertes, qui reprennent le concept de ruelle verte pour y intégrer la gestion des eaux pluviales, sont « avant tout un projet d’innovation qui vise une gestion optimale des eaux pluviales en milieu urbain »[7]. Cette innovation tient de la déconnexion des drains de toiture, qui permettrait l’acheminement des eaux vers des infrastructures vertes plutôt que directement vers le fleuve ou les stations d’épuration. L’eau serait retenue temporairement à travers des noues et des jardins de pluie, avant de s’infiltrer à un rythme plus lent dans le sol. L’intégration de ce volet « bleu » aux ruelles vertes est intrinsèquement liée à l’adaptation aux changements climatiques, puisqu’elle est identifiée comme réponse à l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des précipitations abondantes, qui occasionnent notamment des problèmes de refoulement dans les bâtiments et d’inondation intra-urbaine, en plus des surverses d’eaux usées dans les cours d’eau[8].
Le projet de ruelles bleues-vertes, lancé en 2017, est développé sur deux sites pilotes dans les arrondissements Mercier-Hochelaga-Maisonneuve et Sud-Ouest, par l’Alliance Ruelles bleues-vertes. Cette alliance, issue d’un partenariat entre organisations diverses, développe et fait la promotion du concept de ruelles bleues-vertes pour atteindre des objectifs de traitement et de rétention des eaux de ruissellement, de déminéralisation, de verdissement dans les ruelles et d’élaboration de stratégies abordables et reproductibles, et ultimement réduire la pression sur les réseaux municipaux[9]. Le Centre d’écologie urbaine de Montréal dénombre 172 riverain·e·s impliqué·e·s dans ce projet, au sein de comités citoyens devant rejoindre les autres riverain·e·s et s’assurer de la prise en compte de leurs besoins[10]. Il est d’ailleurs intéressant de noter que parmi les différents volets du projet de ruelles bleues-vertes, un volet « participatif » vise spécifiquement l’intégration des pratiques participatives « déjà très éprouvées par les ruelles vertes montréalaises »[11], et des meilleures pratiques actuellement connues en urbanisme. Pour ce faire, le projet prévoit donc engager les citoyen·ne·s et acteurs locaux dès l’analyse du site et s’assurer de leur mobilisation pour chacune des étapes[12].
Si l’implication des citoyen·ne·s dans les démarches d’implantation de ruelles vertes est célébrée dans bon nombre de travaux, il faut aussi reconnaître qu’elle représente un engagement considérable et non sans difficultés. La recherche de Binette (2016) sur les enjeux et défis de la mobilisation citoyenne dans les comités de ruelles vertes de Rosemont–La-Petite-Patrie montre notamment la complexité de réunir les gens, l’implication récurrente des mêmes individus dans l’organisation d’activités ainsi que la difficulté de maintenir la mobilisation pendant plusieurs années et d’avoir une relève. L’auteure souligne également que la période de l’année a un impact majeur sur le niveau d’implication des citoyen·ne·s, et qu’il n’est pas rare que des conflits surviennent sur le plan organisationnel en raison d’un manque de communication, voire d’une absence de suivi, entre la Ville, les éco-quartiers et les comités citoyens. D’autres auteurs soulèvent également certaines contraintes pouvant rendre difficile la mobilisation, comme l’importance de l’automobile dans la vie des citoyen·ne·s[13], l’entretien à long terme des aménagements[14], ou encore les conflits associés aux attentes divergentes qu’ont les citoyen·ne·s vis-à-vis la ruelle, notamment en ce qui a trait à la circulation automobile, aux problèmes de stationnement, au bruit et à la présence de déchets[15]. Il s’avèrera par ailleurs important que ces difficultés soient documentées dans les projets de ruelles bleues-vertes, dont l’approche de gestion multipartite est déjà identifiée comme enjeu en matière d’appropriation et d’appartenance pour les citoyen·ne·s.
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[1] Regroupement des éco-quartiers. 2018. « Les programmes locaux d'implantation de ruelles vertes à Montréal ».
[2] Ibid
[3] Regroupement des éco-quartiers. 2018. « Les programmes locaux d'implantation de ruelles vertes à Montréal ».
[4] Ibid
[5] Ibid
[6] Ibid
[7] Vibert, Julie et Rouillé, Pascale. 2018. « L'adaptation aux changements climatiques: Des toits aux ruelles bleues-vertes ».
[8] Ibid
[9] Alliance Ruelles bleues-vertes. s.d. « Ruelles Bleues-Vertes - Comité de recherche ».
[10] Centre d'écologie urbaine de Montréal. s.d. « Ruelles bleues-vertes », Centre d'écologie urbaine de Montréal.
[11] Alliance Ruelles bleues-vertes. s.d. « Ruelles Bleues-Vertes - Comité de recherche ».
[12] Ibid
[13] Kelly, Charlotte. 2014. « Montréal en ruelles - Le récit de l'appropriation du lieu par les résidents de Rosemont-La Petite-Patrie ». Mémoire, Québec, Canada: Université Laval.
[14] Chabot, Catherine. 2016. « Verdir Montréal: cadre d'action, stratégies de réalisation et innovation des groupes communautaires ». Mémoire, Institut national de la recherche scientifique.
[15] Mazoyer, Annabelle. 2018. « Analyse sociologique de l'émergence du phénomène des ruelles vertes sur l'île de Montréal ». Mémoire, Université de Québec à Montréal.
Autres références bibliographiques :
Audet, René, Ian Segers et Mathilde Manon. 2019. « Expérimenter la transition écologique dans les ruelles de Montréal : le cas du projet Nos milieux de vie ! » Lien social et Politiques (82), p. 224‑245.
Bah, Mamadou Bhoye, Nicolas Montpetit et Simon Octeau. 2018. « La ruelle verte : un patrimoine du commun où déployer une éducation à l’inclusion. » Éducation relative à l’environnement 14 (2). Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté.
Binette, Karelle. 2016. « Les comités de Ruelles vertes dans Rosemont-La Petite-Patrie : enjeux et défis de la mobilisation citoyenne – RAPPORT FINAL » s.l.: Université du Québec à Montréal.
Reeves-Latour, Jonathan. 2017. « La représentation du bien-être en contexte de verdissement urbain : le cas des ruelles vertes de l’Île de Montréal », Mémoire, Université du Québec à Montréal.
Le 6 avril 2021 - Par Alexandra Zbikowski, Ariane Laflamme, François Daoust, Marcela Urena Zegarra et Stéphanie Marcotte.
Une quantité record de 260 mm de pluie est tombée à Montréal, en octobre 2019. La Ville n’avait jamais reçu autant de pluie en un seul mois en 106 ans d’observation, selon le ministère de l’Environnement du Québec. De plus en plus fréquentes en raison du réchauffement climatique, les précipitations extrêmes mettent sous pression les infrastructures de gestion de l’eau, causant refoulements, inondations et surverses. Particulièrement en ville, où la minéralisation des surfaces perturbe le cycle naturel de “l’or bleu”.
L’Alliance Ruelles bleues-vertes (ARBV) propose une solution innovante, conçue par les Ateliers Ublo, pour que les eaux pluviales des toitures soient détournées du réseau municipal surchargé. Il s’agit de déconnecter les drains de toit des immeubles du réseau de la Ville de Montréal, pour rediriger l’eau de pluie vers des infrastructures vertes dans les ruelles.
Les Ruelles bleues-vertes (RBV) permettent ainsi de réduire la pression sur les infrastructures municipales surchargées, de mieux s’adapter aux changements climatiques et à la hausse du volume de pluie qu’ils entraînent, de réduire les îlots de chaleur et de favoriser la biodiversité. Elles améliorent la qualité de vie des citoyens, qui peuvent s’impliquer dans un projet de RBV, puis bénéficier d’un milieu de vie agréable, où il fait bon socialiser.
Dans le cadre d’un cours du programme de Gestion et Développement durable du HEC, nous avons jeté un regard particulier sur l’enjeu de la mutualisation dans les projets de RBV. « On entend par mutualisation le partage des infrastructures entre le domaine public et le domaine privé. Cela implique non seulement l’emplacement physique des infrastructures vertes et des installations connexes, mais aussi le partage de l’entretien, de la formation, des pratiques et des connaissances acquises entre différents groupes d’acteurs. » [1] En l’espèce, le succès à long terme de la mutualisation repose sur des parties prenantes qui comprennent et intègrent leurs nouvelles responsabilités. Cette dynamique de partage est une composante critique de la mise en œuvre et du bon fonctionnement des projets RBV et nous proposons ci-dessous différentes avenues à explorer afin de favoriser celle-ci, à commencer par les étapes de réalisation suivantes :
Plus concrètement, nous estimons que les élections municipales de 2021, le lancement des plans “Montréal durable” de la Ville et “Plan pour une économie verte 2030” du gouvernement du Québec confirment que 2021 sera une année charnière pour mettre en place de nouvelles façons de faire. Les infrastructures proposées par l’ABRV s’inscrivent dans cette mouvance. C’est le moment opportun pour réinventer la collaboration ARBV – Ville de Montréal pour que cette dernière adopte une approche plus flexible et efficace avec des organismes clés comme ARBV. L’enjeu mérite d’être porté à l’attention des candidats aux élections municipales de 2021 !
Nous avons également envisagé la création d’un programme municipal de RBV, similaire aux opérations Tournesol et Place au Soleil [2] des années 80, pour favoriser la mutualisation des tâches reliées à l’entretien et la formation technique. Ces programmes subventionnés concernaient notamment la démolition des hangars situés à l'arrière des résidences montréalaises afin de transformer l’espace laissé en ruelles aménagées et petits parcs. Un nouveau programme pourrait être inspiré de ceux-ci en proposant à la Ville que l’entretien des égouts soit pris en charge par celle-ci, que les infrastructures se trouvant sur les terrains privés demeurent la responsabilité des propriétaires, et que le programme de RBV soit géré par l’arrondissement une fois la mise en place du projet terminée. Par exemple, l’arrondissement Rosemont a désigné Nature-Action Québec comme « responsable de soutenir et d'accompagner les citoyens dans la réalisation de leurs projets de verdissement, notamment les ruelles vertes ». [3]
Quant au rôle des riverains dans la mutualisation, une question essentielle se pose selon nous - comment bien saisir leurs objectifs et intérêts afin de répondre à leurs besoins et s’assurer de leur engagement continu et ce, tant pour la conception, la réalisation que l’entretien ? Pour une mutualisation réussie, l’objectif est d’obtenir un portrait représentatif des valeurs qui pourraient pousser les parties prenantes à être intéressées par le projet et mieux cerner les enjeux clés qui motiveraient leur participation. Notre solution : réaliser une étude afin d’établir des profils types pour les différentes catégories de riverains. Non seulement ces données pourront-elles servir de levier motivationnel pour générer l’intérêt de toutes les parties intéressées en ciblant les éléments identifiés, mais elles seront également utiles afin d’établir un modèle de gouvernance respectueux des désirs de chacun et qui pourrait aussi être facilement répliqué.
Finalement, nous envisageons l’option pour l’ARBV d’établir des symbioses industrielles avec des partenaires financiers et des entreprises ou organismes à but non lucratif (OBNL). Nous visons ici la création de synergies entre plusieurs organismes afin d’optimiser les ressources et leur utilisation. Cette approche est propice pour des entreprises ou des collectivités qui sont à proximité pour faciliter l’échange. À titre d’exemple, nous avons pensé que l’ARBV pourrait profiter du programme Desjardins Partout ! [4], lequel offre du financement pour les projets d'agriculture urbaine via le Fonds d’aide au développement du milieu. L’ARBV pourrait ainsi bénéficier de cette source de financement pour se procurer des végétaux, aménager des jardins, etc. Par la suite, l’entretien des jardins pourrait être géré par les riverains ou une OBNL, ce qui susciterait par le fait même un engouement dans ces tâches apportant de la valeur additionnelle au projet. Également, la Transformerie [5], qui a pour mission de réduire le gaspillage alimentaire en collectant les aliments invendus dans des épiceries du quartier Rosemont et en transformant les fruits en tartinades et autres denrées, pourrait se charger de cueillir les fruits et légumes des RBV pour les introduire dans leurs chaînes d’opérations.
Il va sans dire que le partage de l’espace entre le public, le privé et les riverains dans la réalisation d’une RBV s’avère un défi de taille pour les prochaines étapes du projet, compte tenu notamment de la diversité d’acteurs qu’il faut prendre en compte. Cependant, nous croyons qu’une réflexion centrée sur l’aspect essentiellement communautaire de cet élément distinctif de notre portrait urbain que représente la ruelle vaut la peine d’être poursuivie. Les recommandations formulées s’inscrivent dans une optique de gestion collective, participative et durable de la ressource que constitue l’eau et nous sommes d’avis qu’il s’agit d’un élément central pour assurer la pérennité du projet.
[1] L’Alliance Ruelles Bleues-Vertes (2020). Rapport d’avant-projet 2020, version longue, p.13. Récupéré de https://www.ruellesbleuesvertes.com/la-documentation/
[2] Lauzon, Sophie-Laurence H. (2019), Analyse de processus d'implantation des ruelles vertes à Montréal et recommandations pour les porteurs de projets [mémoire de maîtrise], Sherbrooke, Université de Sherbrooke, p. 10.
[3] Ville de Montréal (2020). Rosemont-La Petite-Patrie, Accueil de l’arrondissement, Ruelles vertes, Récupéré le 23 novembre 2020 de http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=7357%2C114005570&_dad=portal&_schema=PORTAL
[4] Desjardins Caisse du Plateau Mont-Royal (2020) DESJARDINS PARTOUT ! Récupéré le 6 décembre 2020 de https://www.desjardins.com/ressources/pdf/f05-q30197-desjardins-partout-politique.pdf p. 2.
[5] La Transformerie (2020) Nos opérations. Récupéré le 6 décembre 2020 de https://latransformerie.org/nos-operations-lanti-gaspi-en-action/
Photo : Marie-France Coallier - Le Devoir
Le 1er février 2020 - Par Vincent Malboeuf, étudiant en Maîtrise Management et Développement durable à HEC Montréal. En collaboration avec Amarilys Simoneau, Léo Queinnec, Nastassia Moutard et Romane Boudreau.
La densification du tissu urbain est synonyme d’accessibilité, de mobilité et de communauté, mais est aussi à l’origine de plusieurs inconvénients. Au fil du temps, les infrastructures grises causent des perturbations du cycle naturel de l’eau et de la perméabilité des sols, rendant difficile la gestion des eaux usées. Dans le contexte climatique actuel, une pression croissante sur des infrastructures fragiles pourrait multiplier le risque de refoulement et d’inondations. Une gestion durable des eaux au sein des villes est donc nécessaire afin de s’inscrire dans un objectif commun de développement durable. [1]
En développant des stratégies novatrices pour rediriger les eaux de pluie vers des ruelles végétalisées et ainsi décharger les égouts municipaux, l’Alliance Ruelles Bleues-Vertes (ARBV) contribue à la résolution de cet enjeu. La pierre angulaire du projet est une gestion innovante du secteur par un modèle de gouvernance basée sur la coopération, la participation démocratique de multiples partenaires, la mutualisation de ressources et de compétences[2] ainsi que l’appropriation citoyenne.[3] Le succès de ce projet est toutefois inhérent à la mobilisation citoyenne et au partage des stratégies avec de nouveaux acteurs potentiels.
Dans un rapport académique détaillé, notre équipe s’est penchée sur les stratégies de communication de l’ARBV, s’appuyant sur la question d’orientation suivante : comment le projet de ruelle bleue et verte (RBV) peut-il contribuer à communiquer l’intérêt de la gestion alternative des eaux de pluie, et comment cette communication peut-elle servir pour influencer les divers acteurs?
Pour y répondre, une approche backcasting nous a permis de déterminer trois objectifs à atteindre. Le premier : démontrer la faisabilité et l’acceptabilité du concept RBV à Montréal d’ici la fin de 2021. Le pilier central de réalisation de cet objectif est d’abord la mise à terme des projets en cours. Ceux-ci feront office de vitrine pour démontrer la faisabilité d’une ruelle bleue et verte et ses bénéfices communautaires. L’acceptabilité du concept nécessite quant à elle une discussion bilatérale entre l’Alliance et ses parties prenantes, une consolidation des intérêts communs ainsi que des ateliers collaboratifs rassembleurs. Cette collaboration active permettra de maintenir la motivation et l’implication des différents acteurs par une résolution de problèmes efficace et une célébration des petits avancements. Le comité de recherche pourrait également travailler sur le partage des stratégies et l’élaboration de critères de réalisabilité d’un projet afin qu’il soit adaptable à divers types d’infrastructures et de gouvernances. Une approche inclusive par le bas est également indispensable à l’acceptabilité du projet. En basant les décisions sur les besoins et contraintes des parties prenantes, l’acceptabilité s’en trouve nettement consolidée. Le deuxième objectif consiste en la création d’un mouvement citoyen supportant la gestion alternative des eaux de pluie d’ici 2022. Un défi majeur est de modifier l’opinion publique sur la gestion des eaux et l’importance des projets à long-terme pour garantir l’apparition de projets urbains écologiques. Ce changement d’opinion dépend d’un processus de revendication impliquant les citoyens. Il faudra donc souligner l’importance du projet RBV et ses avantages sur leur qualité de vie, de manière à susciter leur appui et leur pouvoir revendicateur. La formation d’une coalition citoyenne, en suivant les étapes proposées par Équiterre, serait également un atout.[4] Celle-ci aurait pour but de participer aux consultations publiques et ainsi donner plus de crédibilité et de poids au projet RBV. Enfin, le troisième objectif est de faire évoluer la réglementation relative à la gestion de l’eau des municipalités d’ici 2023. Malgré les avancements notables aux règlements de la ville de Montréal sur la gestion des eaux pluviales (R20-030) en juin 2020, mentionnés par Pascale Rouillé lors de notre rencontre, la législation actuelle n’est pas adaptée à l’approche innovante de l’Alliance Ruelle Bleues-vertes. Il existe des freins réglementaires en ce qui a trait à la rétention d’eau sur les terrains privés. Il y a également un frein relatif à la gouvernance. Présentement, les arrondissements n’ont pas la possibilité légale d’octroyer des contrats à l’ARBV, ce qui risque de compliquer grandement le démarrage de nouveaux projets. Notre équipe croit donc qu’il est pertinent de poursuivre les pressions sur les institutions publiques. Une visibilité accrue est nécessaire, notamment en allant à la rencontre de différents élus et en publiant des articles dans la presse reconnue par les différents gouvernements. Pour assurer le succès des futurs projets, il faut convaincre les gouvernements de l’importance d’un changement de direction et d’une adaptation des réglementations regroupant les volets sociaux, écologiques et économiques, par rapport à l’accès aux espaces verts, le bien-être des citoyens et la gestion écologique et responsable de l’eau.
Afin d’atteindre ces trois objectifs, notre équipe a établi quatre recommandations. La première est d’encourager la mobilisation citoyenne, surtout chez les jeunes. Comme l’a démontré le projet TAP à Détroit[5], les jeunes sont très actifs sur les réseaux sociaux et très revendicateurs. Susciter la participation active des jeunes d’un quartier dans un projet de développement urbain peut considérablement accroître la pérennité de celui-ci. Notre seconde recommandation est de mettre en place une stratégie de visibilité dans les médias. L’accroissement de la visibilité du projet dans les médias permettra de répondre aux objectifs de réplication des projets, de mutualisation des ressources et de réorientation de l’opinion publique. L’appel aux réseaux sociaux pour la sensibilisation et la mobilisation citoyenne pourrait générer un intérêt public marqué et donc une plus forte présence médiatique. L’association avec des porte-paroles locaux, des influenceurs, des magazines ou divers autres médias pourrait générer un plus grand intérêt et engagement des jeunes citoyens. La troisième recommandation est le partage des leçons apprises et la création d’un environnement collaboratif au-delà de l'Alliance Ruelle Bleues-Vertes. Notre équipe estime que la pérennité du projet repose dans le partage des résultats au moyen de tables rondes, d’articles de presses et de diffusion de rapports. Cela aura pour résultat de faire avancer la discussion et de permettre l’élargissement du processus itératif grâce à l’émergence de nouveaux acteurs et de nouveaux projets. La démocratisation de ce savoir aura pour effet, selon nous, d’assurer une crédibilité à ce mouvement durable auprès des institutions publiques. À ce titre, notre quatrième et dernière recommandation consiste en l’augmentation de la visibilité et l’élargissement du réseau au sein des institutions publiques. Notre équipe croit fermement que l’ARBV doit s’immiscer dans l’appareil gouvernemental afin d’avoir accès, dans un premier temps, à des informations fiables entourant la réglementation, mais aussi pour exercer une plus grande influence sur les acteurs politiques. L’ARBV peut s’appuyer sur son partenaire qu’est l’arrondissement afin d’élargir son réseau dans la sphère politique.
L’ARBV est un projet innovant dans son approche, duquel nous faisons trois constats. D’abord, la gestion durable de l’eau est un levier important pour la lutte contre les changements climatiques. Ensuite, une gouvernance collaborative est la clé de la réussite d’un projet impliquant des partenaires des sphères publique, privée et citoyenne. Finalement, un petit groupe de citoyens enthousiastes et assidus peut être à l’origine de grands changements!
Pour accéder à notre rapport complet, veuillez cliquer sur le document "Rapport final - Ruelles bleues-vertes" ci-dessous.
[1] PETIT, Stéphanie, Pascale Rouillé et Marie Dugué (2018). « Gestion durable des eaux pluviales – Mettre à profit l’expérience des projets pilotes », Urbanité, Printemps-Été 2018, p.30-31
[2] Ruelles Bleues-Vertes (2020b). Ruelle bleue-verte de Pointe-Saint-Charles, Rapport d’avant-projet, Émission 4, Récupéré de Ruelles Bleues-Vertes, p. 11
[3] RUBY, Françoise (2020, 13 octobre). « Ruelles bleues-vertes : Rétablir le cycle naturel de l’eau pour améliorer les milieux de vie », Magazine 100°, section santé environnementale, récupéré le 19 octobre de : https://centdegres.ca/magazine/amenagement/ruelles-bleuesvertes-retablir-le-cycle-naturel-de-leau-pour-ameliorer-les-milieux-de-vie/
[4] Équiterre (2011). Comment créer un comité citoyen ou de quartier. Récupéré le 25 octobre de https://www.equiterre.org/fiche/comment-creer-un-comite-citoyens-ou-dequartier
[5] DUNN, Patrick (2017, 27 novembre). « Alley revolution: How Detroit rethought and repurposed its alleys », Model D. Récupéré le 25 octobre de https://www.modeldmedia.com/features/green-alley-revolution-112717.aspx